Journal de Bord d'Erik

cool Journal de bord, tenu par Erik durant le convoyage cool
 


Samedi 26 avril
 

 
Départ de Lille vers 11h00
Le « mini-car » mis à disponibilité pour Alain ne convainc personne… rétroviseur gauche cassé etc… et son Qasqhaï est flambant neuf… on n’hésite pas longtemps !

Alain et Anne ont bien du courage à se relayer au volant, car c’est un week-end « orange », il y a bien du monde !

Arrivés à Crozon vers 19h00, Schnaps nous accueille sous une pluie battante et beaucoup de vent !
Les filles découvrent leurs chambres d’hôtel bien chauffées, les garçons l’humidité et le froid du carré !!
 
Après un sympathique repas à une crêperie tenue par des … lillois, chacun rejoint soit sa chambre, soit sa couchette… on est bercé toute la nuit, ça souffle pas mal, ça gigotte beaucoup, les pare-battages souffrent et grincent… Alain dort mal, est-ce le sac de couchage trop petit, la fuite des WC qui l’inquiète ou le rhum ?...

 
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Dimanche 27 avril
 
Anne et Christine passent prendre le petit-déjeuner avec nous à bord de Schnaps, les petits pains chocolat et les croissants sont vite ingurgités car du travail nous attend…

Les filles font les courses, les garçons plongent sous les planchers de la timonerie pour y découvrir une pompe à eau montée à l’envers ! (sortie/entrée inversées) et une multitude de fils électriques et de tuyaux en tous genres… Mais tout a l’air à sa place et fonctionne, une fois le faisceau moteur rebranché.

Les hublots de la timonerie sont dégrippés (les coulisses étaient colonisées par de la végétation bretonne… dommage de l’avoir enlevée avant la floraison des hortensias !)

La drisse de génois est passée après avoir décoincé quelques messagers au niveau des barres de flèche, grâce à la chaise de Bruno.

Puis ce sont les adieux déchirants à nos épouses et quelques bricolages plus tard, nous profitons d’un agréable restaurant.
A notre retour, le vent étant encore fort soutenu, c’est l’option sieste qui est choisie…il ne pleut plus et le soleil réchauffe un peu…
La sieste fut réparatrice, le soleil brille, la météo nous conseille de ne pas trainer.

Alain nous parle de fenêtre météo, sont-elles coulissantes, coincées ou pas ? Le vent continue de bien souffler, les pare-battages commencent à souffrir, Christine avait encore une fois raison !

Le reste de l’après-midi nous voit nous agiter dans différents recoins du bateau. J’essaye à plusieurs reprises d’améliorer les performances de rinçage de la cuvette des WC… en vain, les petits trous pour le rinçage de la cuvette ont l’air un peu bouché…
Une fois tout remonté, nous pensons (avec angoisse) à la manœuvre de demain matin… et nous mettons en route le moteur (un peu difficilement !?!?) pour faire des essais de marche arrière. Nous constatons que c’est sur bâbord que le couple de l’hélice tire en marche arrière, mais surtout que le moteur s’arrête pour ne plus démarrer !!!
On diagnostique un problème d’alimentation en fuel. Alain nous conseille de changer le filtre de gas-oil, d’après les conseils d’un marin de la citadelle, Bruno Dekkers
 
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Après démontage et pompage comme des Shadocks en appuyant sur le champignon… rien ne sort de la vis à ailettes en zamac…c’est alors qu’entre en action la petite pompe à main… qui remplit un ¼ de seau de gas-oil bien dégeulasse… et enfin normal. Une fois tout remonté et purgé (la vis de purge se casse), tout fonctionne, ouf !

C’est dans la crêperie que nous nous remettons de nos émotions et essayons de nous débarrasser de l’odeur et du goût de gas-oil ! La Grimbergen, c’est quand même meilleur !!!

Nous manœuvrons nos couverts à la perfection sur la nappe du restaurant et sommes donc « très rassurés » sur la manœuvre que nous effectuerons grandeur nature demain matin, quand le vent sera tombé…

 
Lundi 28 avril  MORGAT > CHERBOURG ?  (BREST)

 
Lever tôt (7h00), le vent est bien tombé et nous laisse envisager une bonne journée… Très vite, les voiles sont endraillées et de l’ordre est mis dans les aussières… le moteur démarre au quart de tour, s’arrête, redémarre, on le laisse chauffer et s’apprêtons à larguer les amarres… une alarme retentit !!??

C’est la température du moteur qui monte à plus de 100° ! Pourtant l’échappement crache bien et abondamment de l’eau… froide !
On cherche en vain un calorstat maison remarque le niveau de liquide de refroidissement anormalement bas… on remet de l’eau de source des Montagnes… 2 litres !

Le plein de fuel est fait en 4 étapes, après une première manœuvre impeccable, le capitaine décolle son cul (du moins celui du bateau) en battant en avant sur une retenue… du grand art !
 
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Schnaps a l’air assez réactif, le personnel du port bien sympathique mais parle une langue qui nous est parfois incompréhensible…
La pompe a une voix plus charmante mais nous fait comprendre qu’il nous faut changer de carte bleue tous les 65,33 litres (99 euros), à moins que ce ne soit une habile manipulation du capitaine pour mettre à contribution son misérable équipage !!
Finalement, un employé du port débloque la pompe… il faut alors monter au bureau pour payer … en chèque !
Alain monte plusieurs fois l’échelle de quai, que d’exercices le matin à jeun et stressé (non, si peu !) la manœuvre de départ est aussi impeccable que l’arrivée, le réservoir plein à ras bord (273.58 litres ont été nécessaires, jusqu’à refoulement)…
 
Heures moteur, au départ : 61,6 heures.
 
Le slalom pour sortir avec le sondeur qui bipe (80 cm sous la quille !) donne quelques suées au skipper qui s’en sort très bien (du port !).
Bruno range les amarres et les pare-battages, c’est parti !
Morgat, c’est chaud au sondeur ! 80 cm sous la quille, au sud de la Chèvre. Météo NW3, puis W le soir, force 3, le sémaphore souhaite bonne route à Schnaps

La houle envoie des embruns sur la timonerie… nous restons au sec, c’est super !
 
Face à la houle, moteur à 1500 tours, on marsouine gentiment, le vent est de face, le courant dans l’autre sens… on avance lentement.
La Parquette sous le soleil, mais le moteur nous inquiète, vent de face… On en voie la GV au cas où…à peine hissée, le moteur cale…on change le filtre mais aussi de destination… Brest.

On envoie le génois, il est magnifique, encore neuf, comme ça marche bien, vent de travers, on arrête volontairement cette fois le moteur pour « économiser » le filtre à fuel… !

Charles Martel pendant que le capitaine se repose, écœuré, dans sa cabine, Bruno et moi lui préparons un réveil pour lui remonter le moral : toutes voiles dehors, Schnaps (aidé un peu par le courant) se fraye un chemin entre les dauphins qui sautent de joie pour faire bon accueil à Schnaps et à son équipage !
 
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La Recouvrance nous accompagne également toutes voiles dehors sous le soleil !
Nous affalons les voiles en bout de chenal et Alain contacte par VHF le port et les informe de nos soucis moteur… ils viennent nous escorter gentiment, Alain fait encore une manœuvre splendide !

Avant la fermeture, nous offrons à Schnaps des clefs plates et une pompe à fuel… une petite bière à « à l’aise breizh » et on attrape la canalisation du fuel… beaucoup de saloperies… et beaucoup de fuel répandu partout… grand nettoyage et apéro, ouf !
Saucisses au canard lentilles arrosées de Merlot et dodo …

 

Mardi 29 avril
 
Moteur, suite… (et fin ?).
Le premier coup de clé de contact (les clefs plates, c’est pour plus tard, un peu plus tard) est donné vers 10h00 après une douche bien agréable. Ce premier coup de clé de contact annonçait déjà une journée difficile…car la réponse du démarreur nous a surpris, très chétive alors que les batteries étaient restées en recharge toute la nuit !?!
Mais ce brave moteur, plein de bonne volonté,,, alimenté de fuel propre ramené jusqu’à lui par la tubulure bien nettoyée de la veille démarre ! fume, crache et cale !!!
 
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On redémonte tous les tuyaux, sortons la petite pompe manuelle, les pelles, le sopalin, les tournevis, les nouvelles clés plates…, bref, la routine, les vacances en quelque sorte !...


C’est alors que, pour ajouter un peu de fantaisie, le petit coude de raccordement au-dessus du réservoir casse ! Alain et Bruno n’étaient heureusement pas très loin, partis acheter du tuyau d’alimentation de fuel. C’est donc finalement à trois que nous découvrons un homme charmant, mécanicien talentueux et la suite nous prouvera qu’il est également bon commerçant…
Grace aux photos prises avec l’Ipad, il comprend vite notre souci et nous promet d’aller chercher des pièces pour le début de l’après-midi.

Il ne nous reste plus, une fois le nouveau tuyau passé et le réservoir purgé par un petit robinet placé en -dessous, que d’attendre au restaurant « à l’aise Breizh » le début de l’après-midi.

Nous revenons les bras chargés de petites pièces et d’une batterie neuve, histoire de lester Bruno dans un premier temps et Schnaps ensuite, et délester un peu plus la carte bleue de notre pauvre capitaine !!

Après quelques tâtonnements et quelques instants de doute, le moteur redémarre, fume, crache… mais ne semble plus vouloir caler… (je le dis tout doucement, en croisant les doigts). Il est 17h00, c’est foutu pour le courant dans le chenal du Four. Dommage, car le temps est excellent et ensoleillé !

Côté courant, nouveau problème mais au niveau du 12 volts !

Après une bonne bière « au bout du monde » où nos voisines nous ont offert leur saucisson, tentative infructueuse de mise en route,… les batteries trop faibles ? la batterie de secours suffit pour la mise en route, ouf !
Le moteur tourne bien, ouf ! on vide le puisard de l’eau de vaisselle accumulée, on coupe le chargeur de quai qui peut décharger les batteries… dodo, ouf !
 

Mercredi 30 avril   BREST > CHERBOURG
 

Démarrage très difficile avec la petite batterie… très belle manœuvre de sortie, le ciel s’assombrit, la houle augmente, le sondeur bipe de temps à autre (bancs de poissons ?), on entend un pan-pan…

Vieux Moines, Pointe St Matthieu, Grande Vintière, quelques gouttes de pluie, 1800 tours, Valhelle est passée, cap sur le Chenal du Four.
Erik nettoie, Alain barre, la pluie augmente, la nuit tombe… *** voir le cahier de bord pour les quarts… ***

Arrivée à Cherbourg à 20h00, repas très agréable au restaurant panoramique.

 

Vendredi 2 mai  CHERBOURG > DUNKERQUE

 
Dès le lever, tout le monde s’active, douche, croissants et petits pains, démontage des tuyaux de WC, achat d’un nouveau tuyau qui « plie », découverte d’un énorme magasin AD où nous trouvons du bon tuyau annelé qui semble très facile à installer… nouveau matériau plus souple ou habitude du monter-démonter-remonter (4 fois au moins).

Dans toute cette activité, il y aussi une remise à niveau du liquide de refroidissement (l’huile et la boite – inverseur – sont OK), un changement de place pas facile mais encore une fois le capitaine a fait une manœuvre magnifique (si, si, il n’y avait pas beaucoup de place et pas mal de vent, chapeau !), plein d’eau, prise de la météo qui parait excellente mais vent de face… et froid (mais avec la timonerie…), nettoyage du dessus de la timonerie où le lichen prenait racine… bref, que du bonheur, reste le jeu dans la barre et la fuite de la jauge à fuel dans le coqueron arrière…

Bruno prend une soupe, Erik et Alain un dernier morceau de viande…
Dès la sortie de la jetée des Flamands, on se croirait dans un shaker et rêvons de plus de mains courantes et poignées de maintien ! L’étrave se dresse face aux vagues et les pulvérise sans que la vitesse en soit réellement altérée et sans un grincement de plancher ni de cloisons.

C’est puissant, solide, rassurant… !

 
Dimanche 4 mai
 
Les quarts se suivent… et se ressemblent !

Personne ne traîne, une fois son quart terminé… On mange peu, se repose comme on peut, lamer n’est pas mauvaise, mais face au vent tout nous semble bien agité !!

 
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Les deux nuits ont été bien froides, même si à l’abri dans la timonerie, le nez sur le compas, la température affiche 10° ! Les instruments ont fait merveille, tous fonctionnent très bien, l’AIS est très sécurisant, le soleil se lève sur Dunkerque…

 
10h10 entrée dans les jetées ...

 
... et le plaisir d'un convoyage réussi !

 


Date de création : 11/05/2014 18:42
Catégorie : - Le Fisher 34
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